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Caligula

12-[37]-41 - Empereur romain

Caligula, de son vrai nom Caius Iulius Caesar Germanicus, est empereur romain entre 37 et 41 après JC, succédant à son grand-oncle Tibère. Il est réputé être fou et est mort assassiné.

L’improbable héritier du trône

Caligula passe ses premières années aux cotés de son père Germanicus, fils adoptif de l’empereur Tibère et héritier du trône, envoyé en mission militaire en Germanie puis en Orient. C’est pendant son séjour dans les camps de l’armée du Rhin qu’il reçoit le surnom de Caligula de la part des soldats qui l’adorent. En 19 ap. J-C, Germanicus tombe malade et meurt pendant sa mission en Syrie. Beaucoup crient à l’empoisonnement et son rival, Pison, est accusé puis exécuté sous la pression des Romains.

Caligula, seulement agé de 7 ans, revient à Rome avec sa famille qui est alors confronté à l’ambition de Séjan, le préfet du Prétoire (commandant des gardes prétoriens, protecteurs de Rome et de l’empereur). Pour prendre le pouvoir, il parvient à faire exiler ou emprisonner les membres de la famille de Germanicus et leurs proches en jouant sur les querelles dynastiques. Seul Caligula lui échappe puisque après l’exil de sa mère en 29, il a été appelé aux côtés de l’empereur retiré loin de Rome.

Nouvel héritier du trône et ayant même marié la fille de Tibère, Séjan prépare alors un coup d’état militaire. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’empereur prend conscience du danger et agit rapidement pour mettre fin au complot. Séjan est arrêté puis exécuté en 31, Caligula devenant le nouveau prétendant au trône avec son cousin.

L’empereur adulé

En 37, Tibère meurt et, grâce au soutien des armées et de Macron, le nouveau préfet du Prétoire, Caligula est acclamé Empereur lors de son retour à Rome. Le Sénat ne peut qu’officialiser son statut en lui accordant les trois principaux pouvoirs impériaux : Grand pontife (pouvoir religieux), imperium majeur (pouvoir militaire) et la puissance tribunitienne (pouvoir politique et judiciaire) puis le titre honorifique de Père de la Patrie.

Caligula est dans un premier temps adulé et adoré par le peuple grâce au souvenir de son père et aux drames qui viennent de toucher sa famille. Il prend aussi des mesures d’apaisement (amnistie pour les condamnés de l’affaire Séjan, fin de la censure littéraire, fin du délit de lèse-majesté) et de générosité envers le peuple et les prétoriens, en versant les sommes promises par Tibère.

En octobre 37, une grave maladie touche l’empereur. Pour beaucoup d’historiens romains (comme Suétone ou Dion Cassius), c’est le point de départ de sa folie. C’est en fait celui d’une politique beaucoup plus monarchique et dynastique de l’empire qui commence avec l’élimination de son cousin, prétendant au trône, après la désignation de sa sœur Drusilla comme héritière. Les assassinats politiques se poursuivent avec ceux de son beau-père puis de Macron, qui s’opposaient de plus en plus à l’empereur.

L’empereur assassiné

Ce ne sont pourtant pas ces violences politiques qui posent le plus problème à l’époque mais plutôt la volonté de Caligula de créer une monarchie à l’orientale où l’empereur est considéré comme un dieu vivant. Après la divinisation de sa sœur Drusilla décédée en 38, Caligula va jusqu’à se diviniser lui-même et à se faire construire des temples. Il brise aussi les règles en devenant une véritable vedette, se faisant voir aux côtés des sportifs et artistes à la mode et en affichant sa richesse par de grandes fêtes pleines de débauches.

Ces comportements ne plaisent pas aux sénateurs et à l’aristocratie en général. C’est même une véritable guerre que se livrent le Sénat et l’empereur à partir de 39 et de nombreux complots se forment afin d’éliminer Caligula. En 40, il parvient à déjouer celui monté par ses deux sœurs et le général de l’armée du Rhin mais l’aristocratie, voulant en finir avec cette monarchie divine, ne s’arrête pas là et en 41 une grande conjuration prend forme et se termine par l’assassinat de Caligula par des gardes prétoriens lors des jeux en l’honneur d’Auguste.