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Caspar David Friedrich

1774-1840 - Peintre allemand

Caspar David Frierich est un peintre allemand du courant romantique. Il est considéré aujourd’hui comme le plus grand peintre paysagiste allemand du 19e siècle, grâce à ses peintures de paysages inspirées de ses nombreux voyages.

Tragédie familiale et apprentissage

Son enfance est fortement marquée par la mort de plusieurs de ses proches. Entre 1781 et 1791 il perd successivement sa mère, deux de ses sœurs et son frère. Il se lance alors dans les études de peinture en étudiant d’abord auprès d’un artiste de sa ville natale puis, entre 1794 et 1798, il est admis à l’Académie des Beaux-arts de Copenhague. Durant cette période, il découvre les peintres paysagistes de l’école hollandaise et les premiers artistes romantiques. Il est aussi très influencé par les motifs religieux et le mysticisme.

Dès la fin de ses études, il part s’installer à Dresde et s’intègre rapidement à la vie artistique de la ville, rencontrant de nombreux artistes romantiques. Ses peintures utilisant le sépia, technique difficile et originale à l’époque, lui valent d’être repéré par Goethe et même de gagner le prix de Weimar (crée par ce dernier) en 1805. Deux ans plus tard, en 1807, il obtient sa première commande, une peinture religieuse pour décorer une chapelle. Il peint alors le Retable de Tetschen qui le fait rapidement connaitre de part la polémique qu’elle provoque puisque le motif religieux (le crucifix) est en arrière-plan et englobé dans un paysage, chose intolérable à l’époque.

Le peintre voyageur

Cette nouvelle notoriété le place comme l’un des chefs de file de la peinture romantique allemande et lui permet d’approfondir ses thèmes de prédilection : la nature et le religieux. Les années suivantes, Friedrich voyage beaucoup en Europe centrale, des bords de la mer Baltique aux Monts des Géants de Bohème et y puise l’inspiration pour de nombreux tableaux.

L’année 1810 est sans doute le tournant de la carrière de Friedrich puis qu’il expose deux de ses plus célèbres tableaux : L’Abbaye dans une forêt de chênes et Moine au bord de la mer qui sont achetés par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III et qui lui valent d’être élu à l’Académie des arts de Berlin. Il continue ensuite à peindre de nombreux paysages ponctués de motifs religieux comme le célèbre Matin dans les Monts des Géants en 1811.

A partir de 1815, l’influence croissante du mouvement Beidermeier auquel il n’adhère pas du tout, met Friedrich de plus en plus à la marge du monde artistique malgré ses succès. Il vit pauvrement mais continue à travailler son style et approfondir ses thèmes de prédilection : la mort, le divin, la nature. En 1818, il expose ainsi son œuvre la plus célèbre, le Voyageur contemplant une mer de nuages.

Son mariage la même année lui offre un peu de renouveau dans ses thèmes et dans sa palette de couleurs avec des tableaux comme les Falaises de craie sur l’île de Rügen bien que son dernier grand succès soit sans doute la Mer de glace peint en 1823 et représentant le naufrage d’un navire dans la banquise.

« La tragédie du paysage »

C’est après avoir visité l’atelier de Friedrich que le sculpteur français David d’Angers a pu dire que celui-ci avait inventé la « Tragédie du paysage ». Les peintures de Friedrich représente en effet très majoritairement des paysages naturels, souvent imposants et bruts, des côtes ciselées, des montagnes morcelées, la banquise craquelée et mettent en scène, face à ceux-ci, des figures humaines, de dos, les contemplant.

C’est le sublime des paysages (à la fois beaux et dangereux) qui évoque la puissance de la nature (et donc de dieu) face à l’homme. Ces peintures sont très religieuses, des crucifix y sont souvent présents, ou du moins mystiques et spirituelles sur les questions de la mort et du divin représentées par une nature puissante et infinie.

Friedrich est atteint d’une congestion cérébrale en 1835 qui l’empêche de peindre et meurt en 1840 dans une grande indifférence de la communauté artistique. Il faut attendre le début du 20e siècle pour que les courants symbolistes mais aussi expressionnistes et surréalistes redécouvrent son œuvre et qu’il soit considéré comme un des grands peintre paysagistes allemands.