Frederick Douglass
1818-1895 - Homme politique et abolitioniste américain
Frederick Douglass est un homme politique, orateur et abolitionniste américain. Né esclave, il parvient à s’enfuir à l’âge de 20 ans et n’a ensuite de cesse de se battre pour l’abolition de l’esclavage puis, après la Guerre de Sécession, pour l’égalité des droits et contre la ségrégation.
Esclave américain
Frederick Douglass (à l’époque Bailey) est né d’une famille esclave et est donc lui-même esclave. Trop jeune pour travailler dans les champs, il est envoyé à 8 ans à Baltimore pour y être domestique.
Il commence à apprendre à lire en même temps que le fils de ses maitres mais très vite arrêté car pour son maitre : « il est défendu aussi bien que dangereux d’enseigner à lire à un esclave ». Ce discours puis la lecture de l’Orateur Colombien à l’âge de 12 ans lui ouvre les yeux sur sa condition d’esclave et fait naitre en lui une volonté de combattre l’esclavagisme et d’en sortir.
En 1832 il est renvoyé pour travailler dans les champs mais n’étant pas assez obéissant il est envoyé un an chez un « casseur d’esclave ». Il y est sévèrement battu mais au bout de six mois se révolte et frappe son maitre qui le laisse alors tranquille. Il entreprend ensuite d’éduquer les autres esclaves et commence à préparer son « combat final », celui de sa fuite et libération.
Après une première tentative qui fut un échec, il est renvoyé à Baltimore. Il y travaille comme calfeutreur sur les chantiers navals et commence à gagner un peu d’argent. Il rencontre aussi sa future femme Anna Murray et ils préparent ensemble son évasion. Le 3 septembre 1838 il se déguise en marin et grâce à l’argent récolté parvient jusqu’à New York en train et se déclare libre.
Combattant pour l’abolition
Il se marie quelques jours après sa libération et s’installe avec sa femme dans le Massachusetts. C’est là qu’il change son nom pour Douglass et commence à assister à des réunions d’abolitionnistes et s’abonne au journal The Liberator. Son éloquence et son passé d’esclave le rendent vite populaire et influent. Il devient un agent de la Massachusetts Anti-Slavery Society et enchaine les discours dans les états du Nord.
Il publie en 1845 sa première autobiographie mais de fait il s’expose à être traqué par ses anciens maitres. Il fuit donc au Royaume-Uni où il donne de nombreuses conférences pendant deux ans jusqu’à ce que sa liberté soit rachetée par des abolitionnistes pour 700 dollars en 1847.
Il s’installe alors à New York et continue son combat en fondant le journal abolitionniste The North Star puis en publiant sa deuxième autobiographie en 1855. Il commence aussi à lutter contre la ségrégation des Noirs libres notamment au niveau de l’éducation et pour les droits des femmes.
Lutte contre la ségrégation
En 1861 lorsque éclate la guerre de Sécession, Frederick Douglass s’engage dans le 54e régiment d’infanterie des volontaires du Massachusetts. Il milite alors pour que plus de troupes noires soient engagées et intervient directement auprès du président Abraham Lincoln pour qu’ils aient le même traitement et salaire.
Il continue en parallèle son combat pour l’abolition de l’esclavage qui est actée avec le 13e amendement en 1865 et surtout pour assurer une égalité des droits qui mettra plusieurs années pour être approuvée avec les 14e et 15e amendements (1868 et 1870).
Après la guerre, la famille Douglass s’installe à Washington D.C. où Frederick obtient plusieurs postes importants dans l’administration, successivement président de la Freedman’s savings bank pour aider les anciens esclaves puis Marshal et Recorder of Deeds et continue de donner des discours pour l’égalité des droits et écrit sa troisième autobiographie en 1881.
L’année suivant sa femme décède et il se remarie avec une femme blanche de 20 ans sa cadette ce qui provoque un certain scandale. Ils voyagent alors en Europe et en Afrique puis s’installent à Haiti où Frederick Douglass obtient le poste de Consul-général. Il retourne à Washington en 1891 et meurt quatre ans plus tard d’une crise cardiaque alors qu’il préparait son prochain discours.