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Joseph Haydn

1732-1809 - Compositeur autrichien

Joseph Haydn est un compositeur autrichien de la période classique. Au service des princes Esterházy il renouvelle et donne ses lettres de noblesse au genre musical de la symphonie.

Du fils de charron au maitre de chapelle

Joseph Haydn nait dans une famille d’ouvrier, d’un père charron et d’une mère cuisinière au service d’un comte autrichien. C’est grâce à son oncle, qui se charge de son éducation, qu’il apprend la musique ce qui lui permet d’entrer à 8 ans comme petit chanteur à la maitrise de la cathédrale Saint-Etienne de Vienne qui est à la fois un ensemble vocal mais aussi une école gratuite.

Il l’a quitte à 18 ans après que sa voix a mué et doit survivre en donnant des cours ou en jouant du violon et du piano. Il parvient à nouer des relations dans le milieu artistique viennois dont le musicien Nicola Porpora qui lui apprend à composer et lui permet de se faire connaitre de la noblesse. Il est invité en résidence chez plusieurs familles et travaille même pour la cour impériale en 1754 et 1756. C’est à partir de 1757 qu’il commence à composer ses premiers quatuors à cordes et symphonies, deux genres dont il devient vite le maitre.

En 1761 sa vie artistique prend un tournant majeur puisque le plus puissant seigneur de l’Empire, Paul II Esterházy le prend à son service et lui offre le poste de vice-maitre de chapelle en charge de toute la musique profane de sa cour.

Expérimentation et isolement

A la mort de Paul II dès l’année suivant, Haydn entre au service de son frère Nicolas qui sera surnommé le Magnifique. Grand amateur d’art et de musique il nomme Haydn maitre de chapelle, le fait venir dans son nouveau palais d’Eszsterháza en 1769 et lui commande de très nombreuses pièces pour accompagner les centaines de spectacles et fêtes qu’il organise chaque année.

Malgré l’isolement qu’impose Nicolas à son maitre de chapelle, c’est aussi une période de forte activité et surtout d’expérimentation pour Haydn qui compose une soixante de symphonies dont la trilogie Le matin, Le midi et Le soir mais aussi quarante quatuors à cordes. Son talent et son inspiration participent à renouveler complètement ces deux genres et à les codifier. A la demande de son prince, il créée aussi de nombreux opéras dont La Vera Costanza en 1779 mais qui restent dans l’ombre de ceux de Mozart.

Coupé du monde je n’avais personne pour m’importuner et fus forcé de devenir original

Il est toutefois autorisé à aller à Vienne pour diriger ses œuvres qui ont un franc succès et le font connaitre à travers l’Europe. Ses séjours viennois lui permettent aussi de rencontrer de nombreuses personnalités de l’époque à commencer par Mozart avec qui il lie une grande amitié et une admiration mutuelle à partir des années 1780.

Le plus grand compositeur vivant

La mort de Nicolas en 1790 et l’absence d’intérêt pour la musique de son fils permettent à Haydn de sortir de son isolement. Pour la première fois de sa vie il peut quitter l’Autriche et se rend à Londres où il était déjà très demandé. Il y produit de nombreux concerts en compagnie de son ancien élève Ignace Pleyel et surtout six nouvelles symphonies très applaudies.

C’est sur le chemin du retour, lors qu’une escale en Allemagne qu’on lui présente le jeune Beethoven qu’il emmène à Vienne comme élève. Son enseignement ne durera pas longtemps à cause de nombreuses divergences mais sera source d’influence pour Beethoven.

Haydn repart à Londres en 1794 et y présente six nouvelles symphonies puis retourne au service des Esterházy avec des obligations très légères qui lui laissent une grande liberté artistique. Il compose alors de nombreux quatuors à corde, l’hymne autrichien et surtout deux oratorios : La Création (1798) et Les Saisons (1801) qui deviennent des chefs d’œuvre du genre et lui valent d’être considéré comme le plus grand compositeur vivant.

Il tombe gravement malade en 1803 et se retire à Vienne où il reçoit de nombreux visiteurs de toute l’Europe mais ne compose plus jusqu’à sa mort en 1809.